Le Grand Raid (Cristalp)

J'ouvre un poste pour cette course mythique, pour faire part de ma course et qui sait en motiver certain pour une inscription pour la saison prochaine.

On m’avait dit, c’est beau c’est dur mais pas très technique. C’est confiant que je me suis inscrit fin 2012 pour les 68km de ce raid.

10 aout : nous prenons le départ pour la Suisse, l’idée est de profiter de ces deux belles semaines annoncées ensoleillées pour parfaire ma condition physique pour la fin de saison et de s’offrir ce raid comme épreuve de fin de préparation.

11-22 aout : Durant cette période, on accumule les heures de sports (rando en montagne, trail, natation en lac, VTT) dans cette belle région. Mais j’accumule également le manque de sommeil, des nuits difficiles, impossible d’en passer une entière sans de multiple réveils (l’altitude peut être : 1850m ?).

23 aout : Le jour du control technique, après une dernière séance de vtt pour réveiller les jambes usées par ces deux semaines, control technique ok, la plaque sur le vélo, on voit les potes (BMB et Raes/Niner) on remonte à l’appart finir la préparation du nécessaire de course.

24 aout : J’arrive à 5h50 dans le box de départ, je suis loin, il faut que je parvienne à me faire une place plus à l’avant, je me faufile jusqu’à être dans le premier tiers. Le speaker tente de mettre l’ambiance et nous préviens que l’on annonce des orages pour le début d’après midi, ce qui ne devrait pas me poser de problème si je réalise mon objectif de 5h.

Il est 6h15, quand le départ est donné dans une étroite rue d’Hérémence, il est difficile de se faire une place sur ces premières centaines de mètres qui se sont sur route, dé la première piste ça ralentit fort, très fort, ça se compacte puis s’étire. C’est le moment de remonter si je ne veux pas me perdre dans les fins de pelotons. De petits groupes s’isole assez vite, je les remontes un à un jusqu’au sommet de la première côte (les Masses) ou je suis dans le 3ème. Nous sommes 3, puis 4, puis 5 l’entente est mauvaise je fais une partie du travail pour revenir sur le second groupe avec un jeune avant de laisser le travail complet à ce courageux. Au pied de la seconde difficulté qui nous conduit à Mandelon, nous revenons sur les lâchés des premiers groupes. La difficulté est longue mais constante, je suis toujours dans le groupe qui s’égraine petit à petit nous sommes de nouveau un petit groupe de 3 à 5 coureurs, le second groupe n’est pas très loin mais l’écart ne diminue que lentement. Au sommet du Mandelon, je sens que ma tige de selle descend, arrêt obligatoire après avoir perdu environs 2cm, obligé de laisser filer le groupe. A ce moment je pointe à la 22ème position mais sais très bien que les jambes ne vont pas tarder à m’abandonner, c’est ici sur le plateau qu’arrive la première partie technique du parcours et c’est du costaud, du cassant. Je dois faire un nouvel arrêt pour retirer un peu de pression dans mon pneu arrière sans quoi je rebondis dans tous les sens, je me fais reprendre et perd encore quelques places. Enfin la première descente, je suis en sous rythme et ne parviens pas à prendre mes marques ça descend vite, très vite mais fini quand même par perdre une place et puis on arrive dans une partie en sous bois, technique et rapide géniale ! J’arrive à Evolène et c’est ici que ça commence réellement si ce n’est une mini descente on ne fera plus que monter jusqu’au sommet du pas de Lona. La montée est lente, j’essaye de garder mon rythme et limite la casse, me fait dépasser et revient également sur quelques concourants ainsi que sur les gars de la distance inférieure. L’A Vieille est passée maintenant place au mythe avec le portage, raide, difficile perdu entre les concourants de ma distance et ceux de la courte, je monte au rythme comme sur le vélo mais ici c’est moi qui le porte. La motivation revient quand je vois le sommet je regarde mon compteur et voit que le temps risque d’être juste pour rallier Grimentz en 5h. Une belle petite descente, technique et étroite (où en sortant la jambe suite à la chute d’un concourant, je m’offre ma première crampe) nous mène au Basset de Lona, cette côte qui parait si insignifiante sur le papier mais qui fait si mal aux jambes sur le vélo, cette côte qui m’offre de nouvelles crampes tantôt dans la cuisse gauche puis dans la droite. J’arrive finalement au sommet et s’offre à moi la dernière descente (environs 1200m de D-) un début sinueux sur une piste de 4x4 large et très rapide avant de se transformer (après un petit passage sur le barrage du lac de Moiry) en un beau single tout aussi rapide mais bien plus cassant qui me conduit à Grimentz et sa ligne d’arrivée après 4h58 d’effort.

C’est d’abord un sentiment bizarre que j’ai entre satisfaction et déception, satisfaction j’ai réalisé mes deux objectifs les moins de 5h et le top 50 puisque j’ai une 37ème à l’arrivée, la déception d’avoir tant souffert et d’être certain de pouvoir faire mieux si ce raid n’avait pas été placé à la fin de deux semaines de préparation. Puis ensuite, c’est de la satisfaction et rien que de la satisfaction, satisfaction d’avoir fini se raid sans problème, de ne pas avoir été victime de problème mécanique ou encore de cette météo capricieuse, satisfait de mes deux semaines passées ici…

Sur la ligne d’arrivée, je m’étais dis, ce raid est fait je ne reviendrai plus… et aujourd’hui quelques jours après je me dis et si je faisais mieux en 2014, la barre des 4h30 doit être jouable…

Quelques photos : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

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Superbe, félicitation.    

 

 

   

Les photos sont magnifiques et un bon cr en +  

Comme je l'ai dis a ceux qui l'on fait l'an passé, respect  

Félicitations à toi Majid

et aussi à Ludo (opn7 qui a terminé le 120km en moins de 10h) et à tous les autres finishers

    Majid!

Bravo @ tous

Très beau Cr Majid et félicitation pour ton résultat, les photos donnent vraiment envie d’y aller au moins une fois juste pour les paysages et de faire une fois cette course mythique.

Félicitation Majid !!! Et bravo pour tes objectifs atteints  

  

   

Superbe CR et très belles photos !

Et puis 37ième sur plus de 800 participants, chapeau bas !

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Merci...

Ca vaut réellement la peine de s'y rendre une fois, malgré la grosse organisation que cela demande. Bien que la course ne soit pas des plus techniques, elle est tout de même éprouvante et usante... Même pour les petites distances ou les portes horaires sont très larges, il ne faut pas la prendre à la légère.

Je viens de voir que l'objectif top 10 Belge est réussi puisque je suis le 1er mais sans réel concurrence en comparaison à l'année dernière ou une partie des "Red Biker" étaient présent.

Merci Pierre!

Voici mon CR pour ceux que ça intéresse..

Je suis arrivé à Verbier vendredi, juste après le contrôle technique qui fût rapide pour moi en tant que licencié.

Dès mon arrivée, en cherchant un endroit où me garer je tombe sur Christoph Sauser qui sort du magasin de vélo Speclized.. Ok, ça met directement dans l'ambiance!

J'arrive dans un très chouette hôtel, qui se trouve être aussi celui de Sauser et Lakata! (Sauser ds la chambre voisine!)

Je fais dès lors le tour de la "ville", vais manger de bonnes pâtes chez Martin à midi et me détends avec madame le reste du temps. Plus tard, un petit Hammam symbolique et hop: resto/dodo.

Le jour J, je me réveille vers 5h, en ayant bien dormi (+-7h!). Je m'échauffe et retrouve Kevin ds le box des "Elites".

Dit comme ça, ça pète mais en réalité, je ne suis qu'un imposteur!! Ha ha! Re-merci ma licence!

Ma tactique de course est de me faire humble et de gérer jusqu'à Evolène.

Je passe très vite de la tête au milieu du peloton, et me ferai même rejoindre par Jef et Céline pour un petit coucou.

Je fais donc ma course au cardio. C'est prudent mais... chiant!!

Heureusement qu'il y a les descentes pour se marrer un peu!

Je gère donc bien mon brol, m'alimente correctement, prends mes marques avec les ravitos, rencontre Dichon en pleine remontée de queue de peloton.. Bref, j'attends que ça passe.

Je reviens sur Kevin parti plus rapidement que moi au niveau d'Hérémence après une superbe descente!

Après quelques heures de selle, je commence à avoir du mal à m'alimenter. Je me force malgré tout à rester régulier à ce niveau pour ne pas avoir le contre-coup en fin de course.

Le Mandelon me paraitra aussi long qu’ennuyeux et c'est avec le plus grand des plaisir que je bascule vers Evolène. Là ou tout va commencer.

J'y vois ma femme que je n'attendais pas là, ainsi que Jean-Marc des BFL.. que je n'attendais pas là non plus d'ailleurs.. (victime de crampes apparemment?)

Je passe la passerelle et hop, commence à appuyer un peu sur les pédales.

Je rejoins Dichon et échange qq encouragements avec lui avant de poursuivre mon effort. Après Eison je commence à entendre le tonnerre au loin et accélère franchement pour éviter un éventuel barrage au pied de Lona. Malheureusement, vers la moitié de l'ascension j'ai un petit coup de moins bien. Mon écœurement pour le sucré commence à me donner la nausée et ça se ressent un peu sur mon rendement. Courage.. je monte au train.

Les premières gouttes arrivent et je ressors mon gilet, seule barrière prévue contre la pluie et le froid.

J'arrive enfin à l'A Vieille, sous la pluie. J'y rencontre (sans doute) Baloo qui demande des nouvelles des troupes . (Lui m'a reconnu à ma tenue bfl!)

Je lui dis que Dichon n'est pas loin mais envisageait un arrêt à Eison pour reprendre des forces.

Lui part vers Lona et moi,je me "commande" un bouillon pour casser cette overdose de sucré qui me tourmente depuis trop longtemps.

8h de course, j'aborde le fameux Pas de Lona.

Les jambes sont bonnes et passe le début sur le vélo. Baloo que je retrouve vite m'annonce avoir des crampes. Le paysage est lunaire, désertique, pas du tout comme sur les photos!

Le moment est venu de mettre pied à terre pour le portage et c'est vraiment à ce moment que le froid commence à me gagner. Je fais ce que je peux pour avancer tout en retardant le moment où mes mains seront frigorifiées. J'essaye de "pomper" mes poignées et de ne pas garder les bras en l'air trop longtemps, dans le but de favoriser la circulation sanguine.

Rien à faire, j'arrive au dessus du PdL devant un spectacle sans nom. Du gris partout. Des vélos par terre, pas de bikers et deux tentes. Pas un seul spectateur, plus de photographes, on est bien loin du rêve qu'on nous a vendu!

C'est là que tout a basculé pour moi. On m'annonce qu'il y a une tente chauffée et m'y rends en espérant trouver un peu d'amour.. ...mais rien à faire, il n'y a que des bikers mal en point. Certains refusent de redescendre et de sortir de la tente. Pourtant la place commence à manquer. J'y resterai 30 minutes à essayer de m'y réchauffer mais mouillé comme je suis, à 0°C, c'est peine perdue.

Dichon arrive, enfile une tenue moins mouillée et repart. Je profiterai de sa motivation pour me forcer à le suivre car rester dans cette tente ne sert à rien.

Grelottant et pétrifié par le froid, je constate que j'ai même du mal à voir.. un peu comme si mon cerveau n'enregistrait qu'une image par seconde. Un peu risqué dans cette descente réputée piégeuse.

Qu'à cela ne tienne, j'ai des talents de descendeur, il est temps de pouvoir compter dessus!! C'est donc à l’instinct que je me laisse guider vers Grimentz. Je croiserai plus loin des bénévoles enserrés autour d'un biker qui ne semble plus pouvoir avancer. Scène un peu choquante, je me rends compte qu'on est limite en train de mettre notre santé, pour ne pas dire vie, en péril.

Un peu plus bas je tombe sur un bus de l'orga avec un type qui me propose de me charger.. dans mon état je ne comprends pas bien et lui dis juste que je ne veux pas abandonner. Il me dit alors de prendre la route pour regagner grimentz car la fin de la descente est fermée.

La ligne d'arrivée est là, je la passe et ne vois même pas ma femme venue m'y attendre.

Elle me félicite et se rend compte de mon état. Un truc cloche.. Elle comprend vite que je suis en hypothermie et elle me conduira directement aux douches pour tenter de me réchauffer.

Ca ne sera pas si facile, il me faudra au moins deux heures pour arrêter de grelotter et pour pouvoir m'alimenter. Dans la voiture, impossible pour moi de lui parler sans pleurer.

J'ai vraiment vu des choses fortes durant ce raid. Des encouragements super touchants (j'ai aussi du plusieurs fois retenir mes larmes devant cette gentillesse gratuite), mais aussi des gens à l'agonie, dans une détresse profonde.

Je reste malgré tout frustré, j'ai le sentiment que la pluie est venue me voler ma fin de course. Cette fin que j'aime tant, quand tu as bien géré et que tu finis en force et avec le sourire. C'est vers ça que j'allais mais c'est pas ça que j'ai eu.. : /

Je ne pense pas que je trouverai l'envie de refaire ce raid. Je n'ai pas vraiment apprécié le parcours.. fort ennuyeux à mes yeux.

Bilan, 9h58 et 128km au compteur à cause de la déviation par la route. Je voulais faire moins de dix heures, c'est chose faite mais je n'arrive même pas à en être content. : /

Félicitations à tout ceux qui en étaient et une pensée émue pour ceux qui ont été bloqués à l'A Vieille alors qu'ils étaient dans les temps "officiels".

Très beau CR. 10h de et VTT 128 km en montagne  

Au début ton CR donne envie d'y aller, mais bcp moins par la suite.

Comme tu dis sans la pluie vers la fin cela aurait été autre chose...

En tout cas, félicitations à toi de l'avoir terminé surtout dans de telles conditions.

Merci Ludo pour ton CR et félicitation pour ta course !

respect ludo et ton CR confirme ce que je pense de ce genre de raid    

et bien c'était epique comme truc!!!
Félicitations à vous tous.......bande de malaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaade   

Merci les gars!
Avec les jours qui passent, mon sentiment évolue.
J'imagine que si j'arrive à être un jour en pareille forme que maintenant (pas gagné car j'ai déjà brulé pas mal de cartouches avec madame vis à vis des mes 5 sorties/semaine!! : /), je pourrais être tenté de le refaire en "dernière minute". Mais pas en objectif principal d'une saison. Juste pour améliorer mon temps.. Sans cet arrêt de 30' en haut de Lona, avec une meilleure alimentation (plus naturelle, genre Innerme, que je vais sans doute bientôt distribuer  ) et en poussant un poil plus durant les 6 ou 7 premières heures, je pourrais frôler les 9h.
Mais mon, ça fait beaucoup de si.. les chances sont minces qu'on m'y retrouve l'an prochain!
 

   

Félicitations et respect les gars    

Peu de personnes que je connaissent sont revenues de cette épreuve sans être marqué par un évènement, par le raid en lui même,... Mais rare sont ceux qui y sont resté indiffèrent. Surement une belle aventure  

opn7 : il n'est pas nécessaire de s'entraîner 5x semaines pour venir à bout de ce raid. Même pour atteindre l'objectifs des 9h, il y a tout de même un travail certain à faire.

Robyfa : le Cristalp ne marque pas plus que les autres raids ou autres grosses courses que j'ai pu faire. Que ce soit :
le roc marathon assez comparable au finale, même si les difficultés ne sont pas réparties de la même manière. Le roc étant plus court mais beaucoup plus technique.
le raid des chemins du soleil qui en fonction des étapes se rapproche pas mal du cristalp, de longues ascensions, de la moyenne montagne, mais avec de nouveau un niveau technique bien plus corsé que sur le raid suisse.

L'avantage de la suisse c'est que le manque de technique peut vraiment être comblé par le côté physique (Ce qui n'est le cas sur beaucoup d'autres raids) ce qui le rend assez abordable.

Je ne sais pas, je suis novice en vélo, j'ai juste suivi mon plan d'entrainement. Peux-être que j'aurai les mêmes résultats l'an prochain avec trois sorties.. j'en doute mais bon.. On verra!